Depuis Poligny, dans le Jura (est de la France), le président Nicolas Sarkozy a annoncé un plan d'aide et de "soutien exceptionnel de l'État" à l'agriculture française en crise. Il prend la forme d’une enveloppe globale d'1,65 milliard d'euros qui doit être "engagée, dans son intégralité, avant la fin de 2009", a affirmé le chef de l’État.
Cette somme se compose d’une aide de 650 millions d'euros et de prêts bancaires bonifiés qui s’élèvent à un milliard d'euros. Ces prêts serviront à consolider la trésorerie de l’année 2009 des agriculteurs, mais aussi à engager des dépenses d'investissement. Leurs taux d'intérêt réels seront réduits à 1,5 %, "voire 1 % pour les jeunes agriculteurs".
Les mesures annoncées ont trois objectifs : mettre en œuvre un plan de financement pour l'agriculture en France, lancer une "régulation rénovée" de la filière agro-alimentaire en Europe, et poursuivre la modernisation du secteur agricole français "pour préparer la PAC de 2013".
Pas question de "laisser tomber" l'agriculture
"Il n'est pas question que la France laisse tomber son agriculture", a assuré le président de la République, avant d’ajouter qu’il ne souhaitait pas "un plan de subvention contraire aux règles européennes qu'il faudrait ensuite rembourser dans 10 ans, tel qu'on l'a déjà fait".
Nicolas Sarkozy a jugé "inacceptable" l'écart entre les prix payés aux producteurs - qui ont chuté de 20 % en un an, depuis septembre 2008 - et la baisse des prix à la consommation, en baisse de 1 % sur la même période.
Pour lutter contre ce décalage, qui "révèle une répartition inéquitable de la valeur ajoutée au sein des filières", le chef de l'État a prôné un regroupement des producteurs afin qu’ils puissent peser davantage sur les circuits de commercialisation.
Pendant son discours, Nicolas Sarkozy a par ailleurs demandé à la Commission européenne d’accélérer le processus de régulation du prix des matières premières agricoles, en particulier dans la filière lait.
Un "lien charnel" avec "la terre"
Enfin, celui-ci a annoncé l'exonération de charges patronales pour l’emploi de travailleurs saisonniers, afin de réduire le coût de la main d'œuvre en France, bien plus élevé que dans les autres pays européens.
Dans son discours proche du plaidoyer, Nicolas Sarkozy a notamment décrit le lien "charnel" du pays avec son agriculture "et, j'ose le mot, avec sa terre", a lancé le chef de l’État.
Jean-Michel Lemétayer, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la principale organisation de défense du secteur, a notamment demandé, ce mardi, un effort d'un milliard d'euros aux banques, avec prise en charge des intérêts par l'État pendant cinq ans.