Peu après l'annonce du report de la rencontre entre l'OM et le PSG, plusieurs supporteurs des deux clubs se sont affrontés dans le centre-ville de Marseille. La Ligue de football professionnel (LFP) rejette toute responsabilité.

AFP - En décidant de reporter dimanche le match choc OM-PSG, alors que le groupe parisien était concerné par le virus H1N1 depuis samedi, la Ligue de football professionnel (LFP) s'est retrouvée sous le feu de vives critiques, au centre d'intérêts divergents des clubs et des autorités.

Ce report, dès l'apparition d'un 3e cas, n'a eu d'autres conséquences sportives que de trouver, peut-être dès lundi, une date pour disputer la rencontre. Mais des débordements ont éclaté dimanche après-midi à Marseille entre supporters parisiens, marseillais et forces de l'ordre jusqu'au départ en début de soirée des 350 derniers fans du PSG.

En présentant immédiatement "des excuses aux clubs, à leurs supporters et au diffuseur", la Ligue a autant tenté de les éviter que d'anticiper les critiques qui pourraient se poursuivre lundi et visent plus le timing de l'annonce que la décision elle-même.

"L'heure est à la prudence, pas aux polémiques", a tempéré la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade.

"Thiriez a fait son temps"

D'autres, à l'image du maire d'arrondissement de Marseille Patrick Menucci, "scandalisé et en colère contre la LFP", ont en revanche été plus tranchants.

Car les incidents causés par les supporters des deux camps ont provoqué des dégâts autour du Vieux Port et de la gare Saint-Charles, faisant au passage une dizaine de blessés légers et obligeant les forces de l'ordre à placer 16 personnes en garde-à-vue.

"Thiriez (le président de la LFP, ndlr) a fait son temps. A-t-il pensé un seul instant à la sécurité des supporters?", a réagi lundi matin sur Radio France Philippe Pereira, l'un des responsables de la tribune Boulogne du PSG, pour une fois d'accord avec de nombreux supporters marseillais.

Le président de l'OM, qui souhaite rejouer mercredi, et celui du PSG, dont les joueurs sont à l'isolement jusqu'à ce même jour, avaient pourtant dès samedi prévenu Frédéric Thiriez des risques possibles d'un report de dernière minute. Les faits étaient connus: 2000 Parisiens, un nombre inhabituellement élevé, devaient se déplacer et les deux camps avaient toute la semaine laissé filtrer leur volonté d'en découdre.

Apprentissage

"C'était samedi qu'il fallait prendre cette décision", a ainsi stigmatisé le président marseillais Jean-Claude Dassier.

"Il ne fallait pas dire aux supporteurs: +Descendez à Marseille, le match aura lieu+. Je n'étais pas en ligne avec cette certitude", a approuvé son alter ego parisien Robin Leproux.

Depuis le début, la LFP était pourtant contrainte de composer avec des intérêts antagonistes.

Celui du PSG, objectivement amoindri sportivement par ses résultats et de nombreuses défections dues ou non à la grippe qui touche pour l'instant trois de ses joueurs (Sakho, Giuly et Clément), était clairement de repousser le match, en dépit des discours de façade. Celui de son grand rival marseillais était fort logiquement de profiter de la faiblesse passagère de son adversaire.

Le "clasico", match phare du diffuseur Canal+, principal garant financier du football national, est également une rencontre plus difficile à déplacer qu'un anonyme match de L1. Autant en raison des enjeux que des moyens mobilisés.

Soucieuse de ne pas donner l'impression de privilégier un camp plus que l'autre, la LFP, qui a déjà sanctionné plusieurs fois le PSG cette saison mais est jugée depuis Marseille comme une "instance parisienne", a choisi samedi de se donner du temps.

Au risque de payer cher ensuite l'apprentissage de ce premier match de L1 reporté pour cause d'épidémie de grippe H1N1.

"Les décisions ont été prises en l'état des informations disponibles. C'est une pandémie grave. Il faut s'habituer à ce qu'on puisse reporter un match le jour-même", s'est défendu M. Thiriez qui imagine peut-être déjà le report d'autres rencontres.

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