L'ordonnance de non-lieu en faveur des policiers accusés d'avoir tué deux jeunes dans une collision entre leur voiture et une minimoto, en novembre 2007, à Villiers-le-Bel, a été confirmée ce lundi. Les familles des victimes vont faire appel.

Alors qu’une ordonnance de non-lieu a été rendue, vendredi 23 octobre, dans l'affaire de la collision entre un véhicule de police et une moto à Villiers-le-Bel, dans le département du Val d'Oise, en novembre 2007, les familles des deux adolescents qui ont trouvé la mort dans l'accident vont faire appel, annonce lundi leur avocat, Me Jean-Pierre Mignard.

"Les deux policiers qui se trouvaient à bord du véhicule, en particulier le chauffeur, sont mis hors de cause", a déclaré à l'AFP une source judiciaire. Le juge d'instruction de Pontoise a ainsi suivi les réquisitions de la procureure Marie-Thérèse de Givry, qui avait requis un non-lieu.

Pour Me Mignard, qui défend les familles des victimes, cette décision est "une fin de non recevoir, un camouflet. Nous allons faire appel de cette ordonnance dans les heures ou jours qui viennent", a-t-il déclaré, ajoutant que "la juge d'instruction, comme la procureure, considère que la moto des adolescents est la cause exclusive de l'accident. Elle écarte toute responsabilité du véhicule [de police], nonobstant la vitesse de franchissement du carrefour". Enfin, conclut celui-ci, la juge " ne répond pas à l'argument concernant l'absence de gyrophares et d'avertisseur" sur la voiture des forces de l'ordre.

Le 25 novembre 2007, la collision entre une moto et une voiture de police avait coûté la vie à deux adolescents, Mushin et Lakamy (qui se prononce Laramy), provoquant deux jours de violences dans le quartier.

Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits.

L'annonce du non-lieu intervient le jour de l'ouverture du procès en appel de jeunes accusés de caillassage, en réunion et avec guet-apens, des forces de l'ordre, lors de cet événement. Au mois de juillet, en première instance, ils avaient été condamnés à des peines allant de 18 mois à 3 ans de prison.

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